Bruno Bleu Poèmes, photos, peintures et autres de Bruno Bernier
Niveau zéro
Niveau zéro, ma mère s'est mise à l'eau
Niveau zéro, la vie va comme un escargot
Là où la terre se mêle (les oiseaux mangent du
miel) à l'océan.
Du temps des parents
Là où je me mêle en toi
Le vent souffle et tombe
Là où tu n'es plus moi, la nuit est curry
Là où je ne suis plus toi,
Tu meurs en moi.
Je descends, je descends vers toi qui es si haut,
si haut que je dois plonger pour te donner ma
bouche,
que je dois plonger et nager sous l'eau
pour te donner de l'air, de l'air, de l'air.
Avec un clavecin
La fille avec des fleurs sur les fesses,
Les jambes et les cuisses en fleur
Dort sous la couverture, entre les draps.
Le violoncelle gémit.
Un ruban triste et solennel tourne,
Avec un clavecin qui scande le temps d'une
sieste.
Dimanche après-midi deux mai
Avec des fleurs sur les cuisses le ventre les
jambes les fesses,
Trois fleurs pour un dimanche.
Chansons poèmes
Chansons poèmes, fais moi danser les mots
Car plus personne ne veut plus danser
Sur mes chansons.
Et des mots qui deviennent explosions.
Nuit nuit nuit
Amour amour et toi qui n'est plus là plus là
plus là
Et des milliers de voix qui se taisent quand
mon corps se déchaîne et grince et pleure
Et se détruit tout en devenant de plus en plus
Corps et fort et amour et nuit et mort.
Risque, risque mon corps broyé par ta force et
ton désir trop fort.
La nuit trop sombre trop noire trop nuit et
moi qui laisse tout aller
Qui m'abandonne au courant des sens des vents
des baisers brûlants.
Chansons poèmes cela n'a plus d'effet, fais
moi se déshabiller les mots
Et que les phrases aient des orgasmes et des
spasmes.
Que la nuit soit brûlante même au coeur de
l'hiver et glacée en plein été.
Risque et risque et peur et peur de me laisser
aller et de montrer que je t'aime que je t'aime,
C'est trop triste
Trop loin
Non cela ne sera pas, chienne de vie va,
susucre....
Classique
La douceur s'en va par les chemins
Emplis d'odeur
Où lentement
Passe l'entière race des hommes
Qui vont et viennent nus de cette terre.
Comme tous les
dimanches soirs.
Le géranium que nous avons acheté ce dimanche
Onze Mai
Il pousse sur le balcon
Ce lundi douze mai.
Le lierre aussi
Il dégouline.
La nuit tombe et Vivaldi joue du violoncelle
Comme d'habitude, comme tous les dimanches
Dans la soirée.
Le niveau de mon verre de bière reste stable.
Comme tous les dimanches soirs.
Il fait nuit dans mon coeur.
Comme tous les dimanches soirs.
Ce soir, il reste du poulet à manger.
Comme tous les dimanches soirs.
Puis les petits pois à réchauffer.
Comme tous les dimanches soirs.
Puis dégoûtés, nous irons au restaurant.
Comme tous les dimanches soirs.
Puis comme tous les dimanches soirs, nous n'arriveront
pas à dormir, moi parce que le lendemain, je dois aller travailler, toi parce
que tu seras seule.
Mais demain nous avons rendez-vous, échographie, nous
saurons le sexe de notre enfant que nous attendons avec orage et flamme.
Comptine
Ce que tu vois sur le sol
N'est pas une fleur
N'est pas une fleur
Pourquoi la cueillir?
Ce que tu vois sur le sol
N'est que mon coeur
N'est que mon coeur
Pourquoi le cueillir?
Crissement
Si le manche est de bois
La lame est de fer
Si la chair est d'homme
Les habits sont d'agneau
Si la mort est là
La lame est dans l'homme.
Dans les yeux d'Agathe
Des milliers d'étoiles filantes
Dans les yeux d'Agathe
Tous les jours qui vont venir
Avec chacun une grande joie terrible ou douce,
Chaque jour quelque note nouvelle
Pour jouer la vie avec souffle et soleil,
Eau douce ou salée,
Vague ou goutte d'amour léchée.
Dans un café
Un tout petit
Des gens autour du comptoir
Qui parlent de toi de moi de nous
Qui parlent d'eux et des oiseaux
Qui traversent l'atmosphère
Et l'océan pour se perdre dans la brume de tes yeux.
Définition d'une fleur
Le vent caresse et retourne sur ses pas.
Tourbillons de nuages et de soleil
Le soleil caresse la fleur et passe.
Une hirondelle faisant le printemps
S'approche d'elle et la regarde
D'un tendre regard de fleur
A demi-éclose
regardant sa mère
D'un regard essoufflé et solitaire.
Des fois, c'est pas gai
Parler d'amour n'est plus de ce temps
Fini et mort.
Les mots tendresse caresse se pressaient sur nos
lèvres.
Désormais
Seul le vent les prononce
En passant sur nos corps
Seul le ciel hurle avec haine son amour
Seuls nos yeux sourds
Les prononcent dans leur éternel silence.
Encore t'aimer
Une heure du matin et rien à dire,
Rien à chanter,
Le crâne vide,
Les poumons pleins,
Le ventre aussi.
Suer à grosses gouttes sur la feuille,
Non.
Rien à faire,
Rien à dire.
Autant s'arrêter là.
Je n'ai plus envie de lire.
Que faire?
Je n'ai plus envie de faire l'amour.
Trop fatigué, trop nu.
Vivre encore?
Bruit TOUjours.
Bruit de mon coeur qui bat à crever les tambours.
Café,
Non,
C'est trop tard ce soir,
Merci.
Nuit noire pour la solitude,
Je suis avec moi.
Les oiseaux meurent ce soir définitivement.
Ciao les oiseaux.
Je vous aimais.
Merveilleux pour boucher les trous d'écriture.
Plus d'oiseaux aux ailes frémissantes,
Aux becs crochus,
Rapaces.
Seul moi devant moi.
Dur.
En pensant à LBA
Un cheval entre les cuisses
Galope l'amateur de sensations
Qui sacrifie son steak
Pour manger du boudin
Et miser un peu de sa salive
Sur un numéro provisoire
Qui n'arrive jamais
Et de toutes façons serait tellement déçu
Le mangeur de boudin de gagner,
En fait il n'aime pas le steak
Et se sent tellement coupable
Qu'il donne à l'état
Chaque semaine
Un peu de sa chair rose et flasque.
Et après
Je suis donc là et toi aussi
De chaque côté d'un miroir invisible.
Et une vitre se casse
Eclate en mille morceaux.
Des oiseaux n'auront plus rien à quoi se cogner
Et je m'en fous.
Oiseau d'amour
Oiseau toujours de pluie
Et puis, plus rien.
Etat de grâce et
d'abandon, je te guette.
Je t'ai croisé,
Notre route s'est croisée l'autre jour
Et oui.
Tu avais bu.
Midi, et déjà ivre.
Et personne pour être avec toi.
Je n'ai pas osé
Et non
...et la vie descend
Tout au fond de l'univers
En changeant de formes
Et de couleurs
Selon la profondeur,
Seulement la nuit
Le temps laisse partir la vie
Ou bon lui semble.
Les fleurs mortes du passé
Telles des fantômes
Passent en pleurant
Parmi nous
Et nul ne les entend.
Florence, petite fille
Non, je ne dirais pas que tu m'indiffères
Non je ne dirais pas que tu m'es portière
Tu passais ombre dans la brume
Tu étais guitare dans le silence
Tu étais vapeur dans la voiture
Tu as failli me casser les doigts
En claquant la portière sur nos amours.
Fumée vers le ciel
Les morts sont oubliés,
Les vivants aussi.
Les souvenirs s'écrasent
Et se détruisent.
Bientôt, je ne saurais plus ton nom
Ni le mien.
Mégots blancs sur le plancher sale
Fumée vers le ciel, bleue.
Une fille à genoux,
Jambes nues étendues vers l'infini,
Pour l'honneur,
Pour l'amour,
Pour la patrie,
Pour la famille,
Pour la liberté,
Une fille couche avec la moralité.
Sa main déchaînée
Amplifie les battements
D'un amour invisible.
Son cri s'envole
Jusqu'à l'extrémité
Du volume sonore de la chambre.
Elle vit avec une flamme entre les seins,
Le vent sur tes lèvres sera un eternel baiser.
Une grande fille brune
Une grande fille brune
Aux jambes minces
Recouvre mes nuits de rêves lisses.
Elle marche dans le silence paisible
Tandis que ses cheveux glissent
Le long de ses épaules blanches
Et un homme se couche
Sur la paille blonde d'une prison désolée.
Il tend les bras vers elle
Mais ses doigts en l'air se crispent.
Un soupir éclate,
Un homme frôle la folie,
Une fille marche vers lui
Ses cheveux glissent le long de ses épaules blanches
Et ses jambes minces emplissent ses rêves de nuages
lisses
Mais un soleil souriant
Découvre à son côté la morne solitude
Des draps froissés et d'une couverture amère.
Je berçais l'enfant.
Comment se bercer soi-même
Lorsque l'on vient de naître?
Je me souviens,
Je me lève sur mes avant-bras,
C'est à dire que je soulève ma tête et mon cou
Et puis je laisse tomber ma tête et mon cou
Et cette chute provoque un ébranlement de mon berceau
Qui vibre et se balance et je recommence,
Je lève ma tête et mon cou
Et cela provoque un mouvement
Qui ondule tout le long de mon corps couché dans le
berceau.
Je ne sais pourquoi,
Je ne sais pourquoi, j'ai toujours tendance à
commencer mes textes par ces mots :
Sur des milliers de lunes ou d'étoiles...
C'est, je crois, une sorte de tic nerveux.
Une fois cette phrase écrite, elle me sort de la tête
et je peux enfin commencer à écrire.
Je suis poète.
Timidement encore
Mais celui qui ne me croit pas
Aura des coups plein la gueule.
En fait Bruno
Et ne l'oublie jamais
Je suis poète
Parce que Dieu
Les lèvres du poète ne
peuvent plus sourire
Le poète devant sa machine à écrire pense au temps où
une femme l'aimait.
Il est seul maintenant à suivre le rythme.
Ce qui lui semblait drame
Devient seulement pitoyable.
Il se rappelle du temps formidable où la nuit n'était
jamais froide
Il est vieux maintenant
Les années passent aussi vite que les pages d'un livre
pour les solitaires
Pour une fille les mots se taisent, plus étrange
encore le rythme des mots.
Pour le vieillard plus de temps seulement une goutte
de pluie sur sa joue.
Le monde change
C'était comme une immense vague
Qui chantait dans la nuit
Et plus personne ne criait
Et plus personne n'avait peur.
Il y a des jours comme ça
Où les hommes se rencontrent
Où les hommes se sourient
En parlant de choses et d'autres
En riant de mille façons.
Ces jours là
Les femmes ont une étoile
Sur leur front.
Elles ont un chat dans leur maison
Et elles rient, elles rient
Quand un homme passe.
C'était comme une immense vague
Qui chantait dans la nuit
Et plus personne n'avait peur
Et plus personne ne criait.
Repas
L'oiseau tout chaud
Tout petit
Avec une toute petite
Langue rose
Est dans la gueule rose
Du chat.
Lettre à Jacques
Bellefroid
Je n'ai pas de crayon
Je tape sur une machine électrique
Je ne crie jamais sauf quand j'ai très faim.
Je me lave toujours les pieds
Pour entrer dans le rêve où je vis.
Et puis lorsque bébé crie
Je prépare le biberon sans trembler
Nourrir l'enfant du futur.
Doucement
Le lait coule si doux qu'il est beau d'être père.
L'homme était laid
Mais sa bouche était là
Sensuelle et atroce.
Il sauta sur la jeune fille vierge
Qui s'appelait Marie,
D'une main, il lui agrippa un sein,
De l'autre, il tua en elle toute envie d'hurler
En collant sa main sur sa bouche vermeille.
La fille fut violée dans les règles de l'art,
Et l'homme attrapa la vérole et en creva.
Marie
Marie, mère d'un vierge mort
Marie, je t'aime,
J'ose le dire,
Tout ce que je dis
C'est pour pouvoir te rencontrer
Te revoir
Voir
Noir
Loir
Poire qui tombe de l'arbre
Marbre de ma tombe
Ma plombe de liberté
Qui avec toi
Durerait des années
Nées, nées,
Tes joues adorées.
Marre de devoir rire
J'en ai assez de devoir sourire
Toute la journée comme un automate
Un cadre bien programmé
Bien trop engraissé
Entretenu par la lourdeur du temps
Ecrasé par le poids des années.
Tout cela pour une symbolique aumône
Qui me permet de mourir doucement
Non de faim, mais d'aigreur rentrée,
D'un ressentiment sourd.
Je ramasse les miettes du banquet
Je suis pourtant celui qui l'a créé.
Nova Fiction
Il y a quatre sens
Pour tenir une feuille de papier,
En voici une.
La nuit est tombée, je rigole
La nuit te serre dans ses pattes
Je me marre.
La nuit t'étrangle
Je m'étouffe de rigolade.
J'ai vingt ans
Et la fiction me touche
Et la nuit me lisse.
Patient parmi tes
palissades
Rupture d'une vague contre la porte.
Eclats de toux dans le sable du concert.
Passages de pas patients parmi tes palissades.
J'aime glisser le long de ton corps,
Lassé de toutes mes errances.
Marcher, marcher le long de ton immensité,
J'aspire à rentrer mon corps au long de ta voix
A rester couché à jamais dans ta salive lisse
Et puis un jour être avalé comme le son d'un piano
tendre
Qui glisse, léchant ta joue.
Le repas des fauves.
Arrachez le bras
Arrachez les ailes
Arrachez le nez
Et mangez
Pour vomir après
Votre honte
D'avoir dévoré
Le sang de votre ami
Les ailes qui lui permettaient de voler.
Rire enfin et courir
Pour ne plus jamais mourir
Refrain égrené distillé distribué
Ventilé par ta bouche
Mouche louche rouge qui bouge
Mais tes oiseaux sur tes doigts
Font de toi le plus sot des roseaux
Vibrement libre
Vivation vivre
Si ça ne bouge pas
assez
C'est juste quelques mots
Pour guérir la gueule de bois.
Cette chanson,
Quelques sons
Pour faire sécher les glaçons.
Un peu de rimmel
A faire couler sur tes draps.
Et puis
D'abord
C'est pas une chanson,
Juste quelques cris
Pour te rappeler que tu vis.
Des sons pour sortir de prison,
Quelques morceaux de haine
Débités à la hache.
Si ça ne bouge pas assez,
Recommence à aimer
Silence
La tête comme un bouquet
Posé sur le fleuve
Je regarde le noir plumage
De tes cheveux,
Je regarde la roue du ciel tourner
Le long de tes épaules nues
Libres et mouvantes.
Souvenirs
La lune est blanche
La mer est verte
Les vagues s'écrasent sur le sable d'une plage
La mer n'a plus de couleur
Tes yeux sont tout mon horizon
La mer a pris la couleur de tes yeux.
Tyran femelle.
Tu as dans la main un
mouvement délirant.
La nuit commence à tomber.
Trois oiseaux passent à côté du phare,
C'est le lendemain du jour où Mathieu a acheté le
journal.
Un bateau dans la main.
Un bateau dans l'oeil.
Un verre dans la gueule
Et un verre dans la mer.
Pourquoi le bleu rend-t-il toutes choses si étranges
Oranges bleues,
Mandoline bleues,
Et puis seins bleus de froid.
Lèvres bleues sur peau noir
Le bleu est le rouge des femmes de la nuit.
Une idée de chanson.
Dure et rude, le vent des mains sur les seins
Qui se cramponnent et se raccrochent
A mort sur tes seins, je m'accroche
Et c'est toujours toi qui décroche.
Pourtant des nuits et des nuits
Se sont coulées entre mes mains et la peau de tes
seins
Et jours et jours entre ma bouche et tes reins
Et des orages entre ton corps et
Puis quoi encore
Et trois fois rien
Une promenade et puis des restaurants indiens
Et des nuits passées à écouter le rien
Qui devint immensités de liens
Entre tes mains tes seins ma nuit et ta vie
Et puis plus rien.
Sable et vent sur ta bouche et tes cuisses
Dur et rude le bruit de ma langue
Sur la nuit des tes pensées de velours
Et tes rêves d'abricot
Toujours délicatement tendu
Triste et triste de vivre seul
Et sans ma langue sur ta peau grignotée.
Rude et dure, le vent des reins
Sous tes mains se creusent
Et des seins sous tes seins frémissent
A mort sur la corde de ta bouche
Je me raccroche
C'est toujours toi qui me décroches.
Un poème pour toi
l'amour
Et des oiseaux de pluie sur la neige tombant
Faisaient claquer tes dents
Et la mer avait des soucis
Et tu les partageais
Comme toujours,
Car tu partages toujours tout
Et surtout les soucis.
Les verres dans le bar te faisaient peur et surtout
les hommes
qui tenaient les verres et leurs mains aux veines
saillantes
qui te font penser à la boucherie et leurs yeux qui te
fouillent
t ton passé qui flotte sur la surface de miel de ton
whisky
et tes doigts jouent seuls à quitte ou double et des
jeux pervers et rythmés
où ta mémoire se cherche et se trouvera un jour
engluée
et confite immobilisée par mes mains.
Et les rouleaux de vague qui t'enveloppent et te
détruisent
et te reconstruisent à chaque passage sur leur lancée
et le caillou qui sera enfin le caillou qui résume le
mouvement
et la nuit s'enferme dans la douceur de ta main.
Un soir à la maison
T'endents, non, t'entends cette façon de jouer, c'est
fou!
Puis un silence prend place, silence relatif
Troublé uniquement par le piano,
Une contrebasse, une batterie,
Puis le bruit d'une mèche de cheveux
Qui s'enroule autour d'un doigt.
Un fauteuil craque, piano et contrebasse
Feuille de revue tournée,
Les pieds qui frottent contre un tabouret.
Nous, un petit soupir.
Disque qui craque.
Un oui peu convaincu, puis un petit rire et le piano
qui continue,
La basse martèle l'air, fait bouger ma main et ma
jambe.
Ca réchauffe l'air.
La basse fait vibrer l'air.
Le piano le frappe.
BOUM. BOUM. BOUM.
Les mots se nourissent de mots.
Variation sur une
femme.
La femme sous le lit
Attend le train bleu
De ton désir
Attend ta voix
Pour lire des listes d'adresses
Pour se rappeler
Le nom des défuntes et futures amours.
Vermine
Le début sera créé malgré ta volonté
Malgré tes cris
Mais tes pensées feront un rythme secret
Entre toi et ma parole.
Ta mélancolie, ta solitude noire
Allant vers la fin du monde.
Je ne sais pas si les fruits que tu récoltes seront
mangés.
Mais ta solitude approche le monde de la fin du monde
Et ton corps peut s'offrir au soleil sur la plage.
La fin du monde est en toi.
Voyage
Dans cinq petites, mais réelles minutes
Je prendrais mes ailes vers l'étang
Vers le lac, la lune, le lys.
Dans cinq petites, mais réelles minutes
Je partirais vers la prison
Vers la réussite, l'humiliation.
Quelle est la vraie version.
La première qui subit un conditionnement?
La deuxième qui subit la réaction?
Existe-t-il une troisième version?
Dans cinq petites mais réelles minutes
Je m'envolerais vers un lieu bizarre,
Antique, où je retrouverais le reflet
De ma vie et ma jeunesse
Trônant dans les symboles secrets
Des générations passées.
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